Si vous avez encore des doutes sur le traitement des jeunes actrices dans la petite industrie du porno amateur, alors le documentaire américain Hot Girls Wanted devrait agir sur vous comme un électro choc. Ce qu’il révèle sur ce business, très loin des grandes productions, est tout simplement choquant et dramatique.
Petite histoire du porno amateur
Avant toute chose, et pour bien comprendre de quoi il s’agit dans ce documentaire, il faut bien faire la différence entre ce qu’on appelle le « amateur porn » et le « homemade porn » (en français, le « porno fait maison »). À l’origine, ces 2 termes désignaient la même chose, à savoir un couple lambda filmant son intimité.
Des vidéos sans scénario, souvent tournées à la va-vite, dans des conditions douteuses et avec des acteurs et actrices inexpérimentés et sous-payés… Le tout pour faire marcher à fond le fantasme de la « girl next door ».
Mais avec le développement exponentiel du porno, particulièrement grâce (à cause ?) à internet, l’industrie du porno a dû développer et créer du contenu vidéo dans toutes les niches pour satisfaire les fantasmes de chacun. C’est alors que s’est développé le porno amateur (le nombre de vidéos « homemade » n’étant pas suffisantes). Des vidéos sans scénario, souvent tournées à la va-vite, dans des conditions douteuses et avec des acteurs et actrices inexpérimentés et sous-payés… Le tout pour faire marcher à fond le fantasme de la « girl next door ».
Bande annonce de Hot Girls Wanted
Un reportage dur et sans détour
Décryptage d’un petit business qui fonctionne bien
Dans ce documentaire on suit le quotidien de plusieurs jeunes femmes, toutes âgées entre 18 et 21 ans et débutantes dans l’industrie du porno. Leur point commun, c’est qu’elles partagent le même agent, Riley Reynolds, âgé de 23 ans et spécialisé dans le porno amateur.
Le business de Riley est simple. Il commence par passer une petite annonce sur Craiglist (l’équivalent américain de Le Bon Coin) puis attend environ une semaine le temps de recevoir plusieurs réponses. Ensuite il regarde les photos dénudées envoyées par ces jeunes filles à peine sorties de l’adolescence et les contacte s’il les trouve assez sexy. Il les fait ensuite venir chez lui, et les propose à de petites productions pour qu’elles puissent tourner des scènes. A chaque tournage la fille est payée et reverse 10% à Riley.
Dès le début Riley raconte que c’est un business qui fonctionne très bien et qu’il y a plus de filles que nécessaires pour les tournages. Mais il avoue aussi que la carrière de la plupart de ces actrices s’arrête généralement au bout de 2 ou 3 mois, et on va vite comprendre pourquoi…
Une vie en communauté dans une maison ultra glauque
La petite entreprise menée par Riley est très surprenante. Toutes « ses filles » habitent chez lui à Miami pendant qu’elles travaillent pour lui. On se croirait un peu dans une télé-réalité, les jeunes filles passent leurs journées ensemble, dorment à plusieurs dans des chambres complètement en chantier. Elles vont faire leurs courses ensemble pour acheter des tenues sexy, des accessoires ou encore du maquillage. Puis elles sont envoyées pour tourner leurs scènes, et le soir elles se racontent comment ça s’est passé, en jogging autour d’une pizza.
Un business cruel où les actrices sont là pour satisfaire les fantasmes des hommes
Au fur et à mesure du documentaire on en apprend plus sur les rouages de l’industrie du porno amateur. Les actrices sont en fait extrêmement peu nombreuses à percer et à faire carrière. Les productions ne veulent pas faire tourner la même fille plus de 2 ou 3 fois pour conserver cet aspect amateur.
Il devient donc très vite difficile pour ces jeunes filles de gagner leur vie, et la seule alternative qui s’offre à elles est de tourner dans des pornos plus violents où elles n’auraient jamais acceptées de tourner de prime abord. C’est ainsi qu’elles acceptent petit à petit de faire des scènes de bondage, ou encore de facial abuse (gifles, gorges profondes jusqu’au vomissement et autres joyeusetés…).
Elles sont très claires sur le fait de ne pas aimer du tout ce genre de scènes, et avouent même ne pas comprendre comment des personnes peuvent être excitées par ce genre de vidéos. Mais elles avouent aussi ne pas avoir trop le choix, que c’est tout ce qu’on leur propose…
Des séquelles physiques et psychologiques…
Au cours des différentes interviews, on s’aperçoit qu’elles n’ont pas bien l’air de réaliser l’impact physique et psychologique que les tournages ont sur elles. À leur arrivée chez Riley et après leurs premiers tournages, elles sont plutôt contentes et racontent qu’elles auraient des relations sexuelles dans tous les cas, alors autant le faire devant une caméra pour gagner de l’argent facilement. Les filles vont vite déchanter quand la réalité va les rattraper.
Une 1ère doit être conduite à l’hôpital pour une inflammation très douloureuse de ses parties intimes. Une autre jongle avec les pilules du lendemain après les tournages où le préservatif était prohibé…
Enfin, c’est le côté psychologique qui est le plus dur à la fin du documentaire. Au bout de 3 mois environ, on suit l’une des filles qui rentre chez elle, et l’on assiste au malaise qu’il y a entre elle, son petit ami et ses parents. Ce n’est qu’à ce moment là qu’elle réalise véritablement ce qu’elle a fait pendant les 3 derniers mois. Et pour couronner le tout, elle confesse qu’elle n’a finalement pas gagné l’argent espéré. Tout l’argent gagné pendant les tournages ayant été dépensé en pizzas et en accessoires…
Un documentaire qui a le mérite d’ouvrir les yeux
Certes, la réalisation du reportage n’est pas à tomber par terre, mais il a le mérite de décrire une réalité sordide, et de faire prendre conscience de certaines pratiques. Bien sûr, il existe des productions très pros et très clean, qui travaillent avec des actrices conscientes de leurs actes. Mais il y en a aussi d’autres, qui profitent de la faiblesse financière et psychologique de certaines jeunes femmes uniquement pour satisfaire leur compte en banque…